Télégnos, c’est d’abord l’histoire d’un homme. L’histoire d’une personne qui cherchait, comme tant d’autres, à être le plus efficace possible pour améliorer la santé des gens. Il allait très vite constater à son tour que tout n’était pas forcément que palpable ou chimique. Mais cet homme avait une particularité : son esprit aimait rendre facile ce qui ne l’était pas. Il avait développé la même faculté qu’un certain Léonard, allant d’observations en découvertes et d’audace en applications.
À terme, il avait développé deux techniques à distance : l’une corrigeant des perturbations physiques, l’autre des perturbations liées au tempérament. Il pouvait méthodologiquement faire passer une douleur, décoincer une articulation, déceler chez une personne ce qui semble impossible aujourd'hui, et bien d’autres choses.

C’est alors que le hasard mit un adolescent sur sa route. Ce jeune lycéen comme tant d’autres, rêvait d’un avenir où il pourrait à la fois aider les gens et pratiquer la science en tant que chercheur. Mais, lui aussi, avait une particularité : sa personne toute entière était animée par la seule curiosité. Il n’aura pas fallu plus que leur rencontre pour voir naître l’envie d’une reprise de flambeau. Quelle orientation professionnelle choisir alors ? L’idéal serait de maîtriser d’abord les 2 techniques, puis de les appliquer pour le bien-être des gens, et finalement tenter de comprendre leur fonctionnement grâce à la science. C’est décidé, il allait devenir masseur-kinésithérapeute : le seul métier du domaine médical qui autorise l’empirisme !

En 2015, diplôme de kiné en poche, le désormais jeune adulte avait l’occasion d’intégrer un master Universitaire intitulé « Prévention, Rééducation, Santé ». Et, agréable surprise, il était donné carte blanche quant au sujet du mémoire. C’était évidemment l’occasion rêvée de monter un protocole expérimental afin de confirmer s’il se passe bien quelque chose ou si un effet placebo nous trompait depuis le début. Les techniques ont été baptisées Informativités tissulaire et psycho-émotionnelle à ce moment-là.
Il était question d’une action bénéfique sur le corps ou l’esprit d’un être humain, obtenue par le mental d’un autre humain, grâce à une technique méthodologique et reproductible. L’idée était globalement bien reçue. Chacun pour ses raisons voulait connaître les résultats de l’expérience : les uns voyaient une occasion de tordre le cou à tous ces soi-disant charlatans, et les autres voyaient des travaux excitants qui prouveraient enfin une efficacité des soins à distance.

La technique d’Informativité tissulaire a donc été testée en centre hospitalier selon un protocole valide :
- la répartition aléatoire des patients a bien permis d’obtenir des groupes homogènes,
- plusieurs modes d’évaluations ont été proposés afin de maximiser la confiance dans les mesures,
- les critères d’inclusion et d’exclusion limitaient les facteurs étrangers à l’expérience,
- une étude préliminaire a été effectuée pour éviter les imprévus,
- tout le monde vivait scrupuleusement la même expérience mais la technique était seulement mimée pour le groupe placebo,
- etc, etc...

Non seulement il y avait bien une action significative (le plus souvent moins de 0,5 % de chance que les résultats soient dues au hasard), mais en plus il n’y avait pas d’effet placebo ; et les gens qui ne croyaient pas en ce genre de techniques étaient mieux améliorés que ceux y prêtant foi !
Vint ensuite juin 2016, la soutenance du mémoire. Le premier membre du jury, maître de conférences et chercheur à l’Inserm, félicita le travail. Le deuxième membre du jury, également maître de conférences et enseignant-chercheur à l’Université, ajouta quelques compliments mais fit aussi part d’une inquiétude à propos des implications qu’un tel sujet aurait sur l’image de l’Université. Le dernier membre du jury, cadre de santé, chercha en vain une faille pour démonter cette étude qui bouleversait ses convictions.
Lors de l’annonce des notes attribuées aux étudiants, notre jeune chercheur fut convié à une réunion extraordinaire dans une salle à part. La totalité des membres du jury des autres soutenances était là, une quinzaine de gradés face à un étudiant seul. On lui expliquait combien l’Université était politiquement fragile. Si le travail était publié, alors on risquerait de tirer sur elle à boulets rouges. Mais il était impossible d’attribuer une note éliminatoire, l'étude était bien faite. Donc on refusa simplement de le noter, comme s’il n’avait jamais existé. Afin de valider le master de l’étudiant, on lui proposa de réaliser une étude avec le même protocole mais avec une technique plus classique et moins dérangeante. Malheureusement, ceci exigeait trop d’investissement en temps pour un jeune kiné qui devait amorcer sa vie professionnelle. La crainte de voir le travail diffusé persistait, il ne fallait pas que l’on puisse y associer les lieux et les personnes ressources. C’est une forme de censure que l’élève accepta par reconnaissance, se rappelant qu’à l’origine, le travail n’aurait jamais pu voir le jour sans la gentillesse et le soutien de ceux qui cherchaient maintenant à le faire taire.
On lui expliquait aussi qu’en France, pour mener une étude il fallait que la chose soit déjà existante et reconnue. Mais qu’en même temps, pour être reconnue, elle devait déjà avoir fait l’objet d’au moins une étude. Assurément, entre ce qui dérange et ce qui est irréalisable, les découvertes ont bien du souci à se faire reconnaître par les voies officielles.

Nul doute désormais qu’il se passe bien quelque chose avec cette technique de soin à distance.
Il est évident qu’une étude isolée n’est pas satisfaisante, ni scientifiquement ni aux yeux du monde, et heureusement d’ailleurs. Comment faire alors pour reproduire l’expérience avec plus de monde et avec des professionnels de la science ?
D’abord, il fallait protéger la technique afin que personne ne puisse s’en emparer à mauvais escient. Un brevet a donc été déposé en août 2016. Ensuite il fallait créer des supports pour faire connaître l’étude tout en respectant la censure. La marque Télégnos® a été créée dans le but d’offrir un anonymat tout en gardant l’avantage des droits d'auteur. C’est ainsi qu’une version complète du mémoire a été rendu disponible sur internet et dans le respect de la censure.
Les retours étaient assez décevants : un mémoire, c’est long à lire ! Alors l’idée émergea de créer un magazine pour rendre plus agréable l’expérience de lecture avec un mémoire qui s’y trouve sous forme d’article. Les retours étaient bien meilleurs, mais les technocrates et les scientifiques de métier avaient bien autre chose à faire. La cible serait donc directement les promoteurs, c’est-à-dire ceux qui distribuent l’argent aux scientifiques en fonction de l’intérêt porté au sujet.
En attendant la possibilité de les atteindre un jour, les informations à propos des travaux de Télégnos seront exposées aussi en format vidéo. Cette porte d’entrée plus facile, plus rapide et plus accessible que les longs écrits, devrait normalement permettre de bien cerner le sujet.

Nous sommes en 2020, quatre ans après l’essai clinique, et il est temps de mettre au point un nouveau protocole expérimental pour déterminer si l’humain peut réellement agir ainsi par le mental.

La suite de l'histoire n'est pas encore montée sous forme de vidéo, ni même rédigée, il faudra patienter que j'ai le loisir de le faire. Elle racontera comment j'ai appris à monter un essai clinique seul et par quels obstacles je suis passé. L'un de ces obstacles est d'ailleurs resté jusqu'à la fin, impliquant un défaut de recrutement des participants à l'essai clinique.
Résultat : la question initialement posée, celle-là même qui faisait l'objet des travaux, est restée sans réponse.

Ensuite, c'est plus ou moins de l'actualité. J'ai mis mes recherches en pause depuis fin 2022, je me consacre à La France Adulte et si, par le plus heureux des hasards, cela me permettait d'être un peu connu, alors je pourrais enfin espérer recruter directement de futurs participants pour répondre à la plus énigmatique des questions en thérapie alternative : est-ce qu'il se passe vraiment quelque chose de spécifique ?

Merci pour votre lecture attentive,
Joël Chevé